Konica Minolta passe à la vitesse supérieure

23 février 2017

Les visiteurs de la Drupa n’auront pas manqué de le constater. Depuis ses débuts au salon en 2004, Konica Minolta poursuit une progression régulière dans l’industrie graphique. La société japonaise est à présent prête à passer à la vitesse supérieure, dit Olaf Lorenz, General Manager, Konica Minolta Business Solutions Europe.

  • Des tests approfondis ont été effectués sur toutes sortes de supports avec la KM-1.

  • La presse feuille à jet d’encre KM-1 au format B1 dans le showroom européen à Hanovre.

  • Une presse d’étiquettes d’entrée de gamme à base de toner.

  • Konica Minolta est actionnaire majoritaire de MGI, fabricant de machines d’ennoblissement numérique des imprimés.

À la fin de l’an dernier, les magazines membres de l’association Eurographic Press, dont Nouvelles Graphiques, ont participé à une visite découverte au DIS (Digital Imaging Square), le showroom de Hanovre. « Nous lançons volontiers des défis au marché. »

Pendant que l’industrie graphique se voyait proposer le jet d’encre sous forme essentiellement rotative, Konica Minolta a misé sur le développement d’une presse feuille au format B1. Et juste au moment où le jet d’encre fait sa percée dans le secteur de l’étiquette, Konica Minolta présente un « modèle d’entrée » de presse petite laize à base de toner. En multipliant ainsi les choix parfois originaux, la multinationale japonaise (plus de 43 000 salariés dans le monde et 7,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires) tente de se faire une place sur le marché de l’impression professionnelle. Lorenz : « Nous continuons d’innover et nous lançons volontiers des défis au marché. »

Marché de croissance

Ce marché de l’impression est important pour Konica Minolta : il fait partie des activités de sa division « Business Technologies », laquelle réalise 81 % du chiffre d’affaires total. Un marché au fort potentiel de croissance, selon Lorenz : sur les 305 milliards d’euros dépensés en imprimés commerciaux dans le monde, 11 milliards (3,5 %) sont à porter au compte du « digital ». 11 milliards d’euros (soit 2,7 %), c’est par ailleurs aussi le poids de la part imprimée en numérique dans le segment de l’impression industrielle (étiquettes, emballages, textile), estimé à 406 milliards.

Dans le Top 10

Konica Minolta s’est classée l’an dernier à la sixième place du Top 10 des plus grands exposants à la Drupa. Après Kodak, mais avant Xerox. Son stand au Hall 7 dépassait en superficie celui de 2012. L’entreprise y assurait le spectacle sur 2 300 m2 avec les premières démos de la presse à jet d’encre KM-1 (codéveloppée avec Komori).

Celle-ci avait fait ses débuts officiels à la Drupa en 2004, après la fusion de Konica avec Minolta survenue en 2003. Les deux entités étaient encore bien présentes séparément à la Drupa 2000 : Konica y présentait par exemple ses plaques CtP thermiques et Minolta proposait des démonstrations de son combiné copieur/imprimante laser couleur CF910.

2004 avait vu le lancement commun de l’imprimante noir et blanc bizhub Pro 1050, premier produit de la nouvelle série « bizhub ». Ce modèle avait été suivi à l’Ipex 2006 du bizhub Pro C6500 polychrome, et à la Drupa de 2008, l’assortiment en plein essor occupait déjà plus de 1 000 m2 d’espace de stand sous le slogan « Scale up ». Les ambitions dans le domaine de l’impression professionnelle se sont clairement affichées en 2016 avec l’introduction de la marque « Accurio ». Englobant l’ensemble des logiciels graphiques et des presses à toner et à jet d’encre, celle-ci remplace à présent le nom « bizhub » sur ces marchés.

Business model exigé

Avec la presse feuille jet d’encre AccurioJet KM-1 de format B1, Konica Minolta vise le segment de l’imprimé de haute qualité. La machine occupe une place bien en vue au DIS (Digital Imaging Square), le showroom du siège européen à Hanovre, où est exposé pratiquement l’ensemble de la gamme d’équipements de la marque. On peut notamment y effectuer des tests approfondis sur toutes sortes de supports avec la KM-1. Répondant au défi d’un client, on a ainsi pu y montrer qu’il est parfaitement possible d’imprimer sur toile – ce qui rend possibles des applications sur le marché lucratif de la reproduction de photos. Comme le souligne Mark Hinder, responsable de l’introduction de la KM-1, il est toutefois essentiel d’identifier le bon marché et les bonnes applications : « Nous nous concertons avec les clients potentiels et nous examinons leur business model en profondeur. Il s’agit d’être certain que notre machine convient effectivement à leur projet et à leurs attentes. » Entre-temps, la KM-1 vient de sortir d’un an de bêtatest chez l’imprimeur en ligne PLS. L’introduction sur le marché peut donc officiellement commencer. Selon les prévisions, le nombre d’installations en 2017 devrait se compter « dans les deux chiffres », rien qu’en Europe.

Planning respecté

Et pendant ce temps, Konica Minolta continue d’étendre son périmètre. La société est, par exemple, propriétaire à 40 % de MGI, qui fabrique des machines à têtes jet d’encre Konica Minolta destinées à l’ennoblissement numérique des imprimés. La JETvarnish 3D, notamment.

Elle a aussi investi dans Wikitude, spécialiste allemand de la réalité augmentée, dans le but d’aider les imprimeurs à produire des imprimés interactifs. Le développement de la technologie toner est également poursuivi - mais, renseignements pris, une cinquième couleur n’est pas actuellement dans les cartons, par exemple : « On y réfléchit. Mais c’est cher, et guère utilisé dans la pratique. Le genre de chose qu’un imprimeur doit savoir très bien vendre à ses clients. »

Enfin, les attentes sont au plus haut concernant la presse feuille jet d’encre de format B1 AccurioJet KM-C. Annoncée à la Drupa 2016, elle devrait être prête d’ici quatre ans pour le marché de l’emballage : « On est dans les temps. »

Ed Boogaard