Reynders Etiq. Cosmétiques met l’accent sur la formation

29 juin 2017

L’imprimerie libramontoise d’étiquettes cosmétiques du groupe Reynders label printing investit de plus en plus dans la formation du personnel. Pour Reynders Étiquettes Cosmétiques, « la formation est nécessaire en raison de l’évolution des techniques très rapide et des exigences pointues des clients. Le personnel doit être en tout temps bien formé sur les bons sujets ».

  • Les étiquettes de produits cosmétiques, une des spécialités du groupe Reynders label printing.

  • Laurent Piérard, responsable production du site Reynders Étiquettes Cosmétiques basé à Libramont-Chevigny en province de Luxembourg.

  • Atelier de production flexo de Reynders Etiquettes Cosmétiques.

Reynders Étiquettes Cosmétiques, anciennement Eti-Plus, est une entreprise du groupe anversois Reynders label printing. Implantée à Libramont-Chevigny en province de Luxembourg, l’ancienne imprimerie Eti-Plus estvouée à se spécialiser dans laproduction d’étiquettes pourl’industrie cosmétique lorsqu’elle rejoint le groupe Reynders en 2006. Un an plus tard, l’imprimerie change de nom et devient Reynnom et devient Reynders Étiquettes Cosmétiques. « Depuis, l’activité s’est beaucoup développée à l’étranger. Plus de 80 % de notre production est exportée en France et nous nous développons également en Allemagne. Nous travaillons pour les grands acteurs du secteur cosmétique tels que L’Oréal et le Groupe Rocher », présente Laurent Piérard, responsable production de Reynders Etiq. Cosmétiques.

L’entreprise Reynders label printing est composée de six imprimeries spécialisées réparties sur huit sites de production en Europe et en Asie. À l’instar du site luxembourgeois, chaque site est spécialisé sur un segment de marché et possède ses propres techniques. Ce qui implique une connaissance minimale de toutes les techniques de production couvertes par le groupe de la part du personnel. «Nous collaborons avec d’autres sites de production du groupe et nous sommes amenés à fabriquer des produits pour des clients d’autres sites. Au niveau de la gestion clientèle, les commerciaux doivent donc connaître toutes les techniques afin de pouvoir comprendre comment se déroule la production et établir un dossier », explique Laurent Piérard. Le groupe prévoit donc un plan de formation commun à tous les sites, tandis que chaque site met en place des formations spécifiques à l’outillage de leur spécialité.

Sur le site de Libramont-Chevigny, Reynders Etiq. Cosmétiques abrite deux bâtiments de production. L’un dédié aux techniques conventionnelles (sérigraphie, flexographie, marquage à froid), l’autre à la technologie numérique jet d’encre. Le site d’étiquettes cosmétiques a opéré un tournant numérique en 2014 qui a conduit à une série de recrutement et de formation. « Dans notre région, il est difficile de trouver des opérateurs formés à l’imprimerie. Idéalement, mais rarement, nous recrutons une personne qualifiée venant d’autres provinces et qui est prête à faire le trajet. Sinon, nous engageons des techniciens spécialisés dans l’électromécanique, par exemple, que nous formons en interne pendant environ six mois », dit Laurent Piérard.

La formation passée au peigne fin

En 2015, près de 600 heures de formation ont été assurées chez Reynders Étiquettes Cosmétiques qui emploie 49 travailleurs, dont 8 occupent des postes administratifs. Le groupe Reynders mène une politique de formation active. Laurent Piérard explique : « En début d’année, nous avons lancé une grande campagne de sensibilisation et nous avons défini un plan de formation. Nous avons demandé au personnel de s’autoévaluer. Nous avons ensuite croisé leurs propres évaluations avec celles de la direction et des chefs d’équipes. De cette manière, nous avons pu établir un état des lieux plus réaliste. » Une matrice de compétences a ainsi été mise en place afin d’obtenir une vision d’ensemble sur le niveau de compétences de tout le personnel. Une méthode qui permet de gérer plus facilement le remplacement d’une ressource ou de détecter un besoin de formation. Les principaux besoins touchent d’ailleurs aussi bien les postes techniques, que de bureaux ou de direction. Laurent Piérard expose : « La gestion d’équipe est assez importante, car un bon rapport humain est primordial dans la société. Pour les chefs d’équipe, il faut pouvoir gérer les conflits de groupe et organiser le temps de travail. Dans les bureaux, les formations concernent principalement les outils informatiques pour le traitement des commandes. Nous avons à cet effet développé notre propre logiciel et nous organisons beaucoup de formation en interne et en externe. Au niveau de la production, c’est plus compliqué, car les centres des fabricants de machines sont à l’étranger. Or, il est important que les formateurs puissent venir sur place pour travailler dans les conditions réelles surtout dans l’impression numérique, où les têtes jet d’encre sont très sensibles. En logistique, nous assurons la formation de cariste. La sécurité en matière de prévention incendie et de secourisme est aussi importante et fait partie des obligations légales. » La formation pour les postes techniques est donc assurée en interne, soit via une personne ressource de l’entreprise, soit via un technicien du fabricant.

Au Luxembourg belge, la Chambre de Commerce propose un vaste programme de formations dans lequel Reynders Étiquettes Cosmétiques pioche régulièrement. « Que ce soit en informatique, en communication ou en management, nous assurons 90 % des formations externes à la Chambre de Commerce », confirme Laurent Piérard.

Compétences affinées, meilleure qualité de produits

Reynders Étiquettes Cosmétiques met aussi en place des stratégies pour rectifier le tir lorsque des dérives surviennent en production qui se répercutent sur la qualité des produits finis. Laurent Piérard explique : « Ces dernières années, nous nous sommes aperçus que beaucoup de produits non conformes étaient dus à des raisons humaines. Les erreurs génèrent un refus ou des non-conformités chez nos clients. Il était réducteur de tout mettre sur le compte de l’erreur humaine, des facteurs externes entrent aussi en compte. Les opérateurs ne reçoivent pas forcément la bonne instruction ou n’ont pas reçu une formation adéquate pour leur tâche. Nous avons donc créé une matrice de compétences qui permet de définir les compétences nécessaires par poste, les besoins de formation par opérateur et les personnes ressources par rapport à chaque machine. Grâce à cet outil, nous pouvons mettre en place des procédures et des formations qui, au bout du compte, augmentent le niveau de qualité des produits ». Par exemple, une « check-list » visuelle est mise à disposition des opérateurs afin de vérifier une procédure sans oublier d’étapes. Ou encore une brève formation interne est organisée pour corriger des erreurs de procédure récurrentes. Exemple : « Nous recevions beaucoup de plaintes pour des étiquettes de rouge à lèvres, car celles-ci n’adhéraient pas correctement sur le produit. L’origine du problème venait d’une mauvaise maîtrise de la tension de bande depuis le paramétrage, car l’opérateur n’avait pas la bonne information. Nous avons corrigé cela via une formation en interne afin que l’opérateur puisse se rendre compte de l’impact réel de son réglage sur le produit fini. La marge d’erreur s’en trouve ainsi diminuée. »

Moralité : consacrer du temps à la formation est un facteur clé de succès. Elle améliore les compétences et donc la performance de l’entreprise.

Aurelia Ricciardi