En tête grâce à l’innovation

11 septembre 2017

Face aux rapides changements qui se bousculent dans l’industrie de l’étiquette et de l’emballage, se tenir à jour tient souvent du défi. Qu’il faut pourtant relever pour ne pas se laisser distancer. Sous le slogan « Gagnez un avantage indu », Label expo invite les visiteurs à se rendre à Bruxelles. Là où se tient, du 25 au 28 septembre, l’édition la plus grandiose du salon à ce jour.

Pas moins de neuf salles – de nouveau une de plus que la fois précédente – du complexe rénové et modernisé (désormais avec la Wi-Fi gratuite partout ! ) de Brussels Expo déborderont quatre jours durant d’innovations technologiques, de nouvelles formes de valeur ajoutée et d’automatisation de processus poussée à l’extrême. Après l’année record de 2015 et son affluence de plus de 35 700 visiteurs, Label expo Europe a su, cette fois encore, attirer sous son nom plus de 650 exposants, qui ont réservé ensemble plus de 35 000 mètres carrés. Comme toujours, l’organisation s’y entend pour mettre bien plus à l’agenda qu’un simple état des lieux, avec, à son programme, des thèmes clairs et concrets qui sont de nature à aider l’entrepreneur et à lui procurer un avantage : « Améliorez vos machines existantes, augmentez l’efficacité, accélérez la vitesse de mise en marché ! »

Le bruit des machines

Labelexpo est d’abord et avant tout un salon où le public voit la technologie en action. L’organisation en est convaincue, rien n’aide davantage dans la prise de décisions qu’une visite à un salon où l’on peut « écouter le bruit des machines à l’œuvre, toucher la texture des substrats et voir par soi-même la qualité de l’impression ». Ce que « consulter des magazines, des sites Web et des brochures » ne peut remplacer. Comme il n’est pas toujours facile de garder le fil et de récolter toutes les informations nécessaires, quelques sujets importants ont été particulièrement mis à l’honneur avec des activités spéciales. Ainsi une « Linerless Trail » (piste du sans-dorsal) a-t-elle été balisée, et une « Automation Arena » aménagée au Hall 11.

Piste du sans-dorsal et Masterclass sur les manchons

Avec la « Linerless Trail », le salon entend montrer aux visiteurs les avantages écologiques de cette formule et en illustrer l’application. Les « linerless » sont des étiquettes autoadhésives sans support dorsal : le matériau présente non seulement une couche de colle au verso, mais aussi un antiadhérent au recto, ce qui rend superflue l’utilisation d’un « liner » (destiné à éviter que les étiquettes ne collent les unes aux autres dans la bobine). Cette approche fait économiser de la matière et réduit le volume, tout en évitant une production de déchets. D’où l’intérêt dont elle bénéficie de plus en plus en tant qu’alternative durable pour les étiquettes autoadhésives conventionnelles. L’itinéraire spécial prévoit des escales chez Evonik, Henkel, Maan, Mitsubishi HiTec Paper Europe, Ritrama et Transfer Trade, où l’on proposera des démonstrations et distribuera des échantillons.

Pour qui souhaite se plonger dans une solution intéressante en remplacement des étiquettes autoadhésives – linerless ou non – le manchon thermorétractable (shrink sleeve) constitue une possibilité intéressante. Le mercredi 27 septembre, aura lieu, de 9 à 14 heures, une « Label Academy Masterclass » (participation de 636 euros ; s’inscrire à l’avance) sous la houlette de Mike Fairley, grand spécialiste du secteur.

Incontournable automatisation

Une nouveauté au salon cette année est « l’Automation Arena », où deux productions d’étiquettes sont montrées à l’œuvre côte à côte. D’un côté, une ligne « numérique » déployée autour d’une presse Xeikon 3300, et de l’autre, une chaîne de fabrication conventionnelle, avec une huit-couleurs MPS EF430. Des démonstrations sont organisées trois fois par jour (à 11, 13 et 15 heures). On pourra y voir illustré tout le processus de production d’une étiquette, de la conception jusqu’à la facturation sur place. Avec l’Automation Arena (qui met en œuvre une collaboration entre Cerm, Esko, Xeikon, MPS, Kocher + Beck, AVT, Rotocontrol, Matho et Wasberger), Labelexpo veut montrer qu’une automatisation poussée n’est pas qu’une lointaine perspective, mais qu’elle fait déjà aujourd’hui partie des possibilités : « Pour rester rentables, les imprimeurs d’étiquettes vont devoir regarder vers l’avant. Celui qui automatise peut mieux soutenir la concurrence, réagir plus vite et opérer de manière plus productive – et donc dégager de meilleures marges. À l’Arena, les visiteurs auront un bel aperçu des avantages que l’automatisation procure à une entreprise, et ils bénéficieront par ailleurs d’un avant-goût de la manière dont la production des étiquettes et des emballages va pouvoir évoluer dans les cinq à dix prochaines années. »

Toujours sur le même sujet, une « Label Academy Masterclass » se tiendra le mardi 26 septembre sous la direction de Mike Fairley. Il y sera question cinq heures durant de tous les sujets dont l’on puisse traiter, des systèmes d’information de gestion jusqu’à l’automatisation des flux de production.

Avant-goût de l’actualité du salon

Les thèmes « innovation » et « automatisation » sont naturellement omniprésents dans les allées. Nouvelles graphiques a d’ores et déjà concocté pour vous une sélection succincte des principales annonces, et nul doute que beaucoup de choses restent encore à découvrir fin septembre.

Innovation technologique

Deux stands qui promettent d’attirer la foule sont ceux de Xeikon (stand 5C25-28), qui lance sa première presse numérique jet d’encre pour étiquettes avec la Panther PX3000 ; et de Bobst (3A58-59), qui vient d’annoncer la création de la co-entreprise Mouvent, dédiée au développement de ses propres presses jet d’encre (en collaboration avec les spécialistes de Radex). De plus amples informations sur ces deux introductions peuvent être consultées dans les articles de fond publiés dans ce même numéro.

Le spécialiste du jet d’encre Domino (9A60) avait montré sa presse à étiquettes K600i en première à Bruxelles en 2013. Il n’a cessé depuis de la faire évoluer. Il annonce cette année une encre UV blanche à forte pigmentation, le « K600i White », capable de rivaliser avec une qualité sérigraphiée sur les étiquettes transparentes. Le constructeur lance par ailleurs une encre fluorescente pour la K600i sous la référence UV80CL. Exposée à une lumière ultraviolette, cette encre transparente prend une apparence vert fluo. De quoi offrir des possibilités intéressantes pour l’impression de sécurité en combinaison avec des données variables.

Les visiteurs peuvent aussi passer chez HP Indigo, qui occupe de nouveau l’ensemble du Patio au Hall 5, pour y découvrir quelques innovations en matière d’encre, avec notamment l’ElectroInk Silver. HP présente son assortiment pour l’impression d’étiquette toutes laizes, avec notamment une HP Indigo 8000, une HP Indigo WS6000 et une HP Indigo 20000 sur le stand. Des démos de sa technologie GEM montrent les possibilités de l’ennoblissement numérique en ligne (vernis, feuilles, effets spéciaux).

FFEI (stand 9C18) introduit la « Printbar Uncovered » : un module jet d’encre complet que l’on peut incorporer dans une presse à étiquettes ou à emballages existante de manière à doter celle-ci de possibilités d’impression numérique. Le concept, qui a été introduit par Xaar en 2015, utilise des têtes et des encres UV de ce fabricant.

Chez Screen (9B30), deux nouvelles presses à jet d’encre font leurs débuts : les TruePress Jet L350UV+ et TruePress Jet L350UV+LM. Les deux machines sont destinées à la production d’étiquettes pour aliments, la version LM (« Low Migration ») prévoyant une technologie de séchage spéciale qui prévient la migration des encres et le transfert d’odeurs.

Après ses débuts en 2015, la presse à étiquettes jet d’encre Labelfire 340, de Gallus, revient cette année à Bruxelles, équipée des toutes nouvelles têtes d’impression de Fujifilm et dotée d’un équipement de façonnage en ligne supplémentaire. Gallus (stand 5B28 + 5C31) redéploie en outre sa plate-forme Labelmaster dévoilée l’an dernier, et montre à présent aussi bien la version de base qu’une exécution « Advanced » de ces presses modulaires. Le constructeur Mark Andy (4C45) promet aussi de lever le voile sur une nouvelle technologie, annoncée « aussi bien pour l’impression numérique-hybride que pour la flexo ».

Durst (8B26) continue d’étendre la série Tau 330 et montre la Tau 330 RSC 8 couleurs (CMJN+ blanc + Orange/Violet/Vert) qui, avec une vitesse de 78 mètres/min à la résolution de 1 200 x 1 200 dpi, concurrence les presses flexo.

Mimaki (8A08) vient au salon avec un large éventail de solutions d’impression-découpe numériques, destinées à rendre la production de petits tirages spéciaux ou personnalisés plus abordable. Konica Minolta (8C51-52) aussi vise la demande de petites séries d’étiquettes en différentes versions livrables à brefs délais, avec sa bizhub PRESS C71cf à toner. Avec la JETvarnish 3D, Konica Minolta montre par ailleurs des possibilités particulières d’ennoblissement numérique.

Label Industry 4.0

Dans le domaine de la gestion logicielle de flux de production et de l’automatisation de processus, Esko (stand 3C50), entre autres, ouvre la voie sous le leitmotiv « Simplified ». Les « WebCenter Essentials » sont un ensemble de logiciels directement utilisables pour la gestion de projet, alors que les « « Automation Engine Essentials » aident à simplifier rapidement le flux intégral de production d’une étiquette.

HP Indigo fait la démonstration aussi bien de sa solution de flux entièrement dans le Cloud « HP PrintOS », que de sa technologie de données variables HP SmartStream Mosaic 3.0. L’Allemand EyeC (4C61) montre son système et logiciel d’inspection dédié à la surveillance de la qualité d’impression. Pour leurs débuts au salon, les spécialistes de la couleur de Colorware (7A64) montrent comment les rapports Measure-Color contribuent à un échange d’informations clair et synthétique sur la couleur et la qualité des impressions entre les imprimeurs, les agences prémédias et les donneurs d’ordres.

Une annonce remarquable dans le domaine de l’automatisation vient encore de MPS (11C20) : le constructeur de presses néerlandais va rendre possible l’échange des données entre les presses et les systèmes d’information de gestion (MIS) avec son concept de connectivité « talk to me ». Les informations de commande peuvent être envoyées de manière entièrement automatique à la presse, qui renvoie à son tour des informations sur l’état de la commande et l’avancement de la production. Ce flux informationnel est accessible aux parties concernées via l’appli « talk to me » sur smartphones et tablettes Android ou iOS. Le fournisseur de cylindres tramés Apex (11B20) semble d’ores et déjà décidé à jouer sur de tels développements, et annonce des « Smart Anilox », qui « partagent automatiquement des informations d’état avec des systèmes intelligents. »

Manifestement, Labelexpo et l’industrie de l’étiquette ont eux aussicommencé à se décliner en version« 4.0 ».

Ed Boogaard