Fespa Berlin

19 avril 2018

Que diriez-vous d’un petit séjour à Berlin au mois de mai ? La ville en elle-même mérite déjà un city-trip. Et qui plus est, la Fespa s’y tient du 15 au 18 mai. Deux bonnes raisons pour s’y rendre, donc !

  • Application de signalétique repérée à Berlin.

  • Record du monde de tapissage : quatre jours et quatre nuits.

  • WallPaper Suite de Xeikon.

  • L’un des quelque 400 stands consacrés au design.

  • Impression Latex sur matériau Skinprint d’Endutex.

  • Le Collectif Post-Couture est composé de cinq stylistes talentueux issus de l’Académie d’Anvers.

Dans le cadre de la Fespa Global Print Expo, les organisateurs lancent toute une série d’initiatives figurées dans les visuels de la campagne sous forme de petits avions de papier. La Fespa entend ainsi guider le vol des imprimeries de production et les aider à surmonter les obstacles.

Applications de signalétique repérées à Berlin

Le cabinet d’études Smithers Pira, avec lequel l’organisation collabore étroitement, a fait le constat que le marché total de la signalétique de communication imprimée (affiches géantes, habillages d’immeubles, soft sign, PLV ; le créneau, important pour le signaléticien, des applications autocollantes n’est pas repris dans les chiffres de croissance, ndlr) n’augmente plus de manière significative. Il est plutôt question d’une progression lente. Vu les perspectives mitigées et au regard des imprimantes numériques les plus récentes et les plus rapides qui s’installent dans les entreprises, difficile de ne pas voir là le terreau idéal d’une concurrence renforcée et d’une pression accrue sur les prix. Le salut selon Fespa et Smithers Pira est à chercher dans une croissance basée sur les nouvelles applications (la consolidation est une autre possibilité, ndlr). La Fespa entend d’ores et déjà orienter ses visiteurs sur leur trajectoire de croissance avec des initiatives telles que :

Fespa Print Make Wear : environnement complet de production de textiles d’habillement (de la création à la présentation), avec de vrais défilés.

Printeriors (déco d’intérieur) : le lounge d’aéroport de l’an 2030 aménagé dans l’espace d’entrée de l’expo.

Digital Corrugated Experience : séminaires et vitrinesconsacrés aux avantages de l’impression numérique sur cartonondulé et pour applications deprésentoirs.

Trends Theatre : séances d’information journalières sur 5 domaines de croissance. La décoration, le textile numérique, les futurs marchés de la signalétiqueimprimée, l’impression industrielle et l’impression numériquepour les emballages.

Les entrepreneurs doivent pouvoir faire beaucoup, avoir foi en un avenir florissant, sentir les opportunités et peser les risques. Une visite à la Fespa de Berlin est une belle occasion d’explorer de nouvelles frontières et d’en revenir avec les nouvelles applications qui enthousiasmeront les clients. Rendez-vous à Berlin ?

Heimtextil

Les entrepreneurs auront pu faire connaissance avec les marchés de croissance bien avant la Fespa. Notamment au Heimtextil, le salon du textile d’ameublement et du linge de maison, qui s’est tenu du 9 au 12 janvier à Francfort. L’attention cette année allait davantage aux tendances de vie et à leurs applications. Des domaines où les techniques d’impression numérique peuvent certainement revendiquer un rôle. Les dernières possibilités et les nouveaux marchés en matière de décoration vont certainement y veiller. Le parc « Interior & contracting textiles » était ainsi dédié à l’architecture d’intérieur et de confort. Une tentative d’établir un record Guinness mondial du tapissage était en outre organisée. Quatre jours et quatre nuits sans interruption passés à poser le plus possible de lès de papier peint sur un mur de cent mètres de long.

Textile, papier peint et impression giclée

Durst et Efi-Reggiani n’exposaient aucune imprimante textile lors de cette édition, tandis qu’HP, SPGPrints-Stork et Zimmer faisaient à peine mieux. Les stands d’Efi, Stork et Zimmer croulaient par contre sous les échantillons. Pour une production vraiment haut de gamme, il fallait chercher du côté des imprimante textiles d’Aleph, Kornit, MS et Robustelli. D’autres machines étaient en démonstration chez Epson, GoTx, Mimaki et Mutoh. Cette année pas plus que les précédentes, pas de trace au salon d’imprimantes soft sign de constructeurs comme Agfa, ATP Color, DGI, Gandy, MTEX et Roland DG. Le principal fait d’actualité au Heimtextil est venu de chez Kornit et Xeikon, qui ont déclaré des chiffres de vente surprenants au salon. Sur l’imprimante textile monopasse roll2roll sept couleurs Allegro de 180 cm de large de Kornit, on pouvait lire sur un écusson magenta « Sold to : V. (name confidential)». Kornit a laissé entendre sur le stand que le V. était l’initiale de Vriesco International Fabrics, à Leeuwarden (Pays-Bas). Derrière cette dénomination se cache le magasin de tentures « A House of Happiness - des rideaux fabriqués spécialement pour vous » ; vidéo YouTube : « A House Of Happiness - Gordijnen (NL) ». L’Allegro devait partir pour Leeuwarden après le salon.

Un double succès belge a pu être enregistré sur le stand de Xeikon. Deux clients ont signé « au salon » pour l’achat de sa WallPaper Suite. Cette configuration Xeikon était présentée en démonstration sur le stand autour de la presse numérique CX500 à grande vitesse (30 m/min) de 52 cm de large, qui imprimait en polychromie recto sur du papier LahnPaper de 150 g/m2. Tant K&L Wall Art GmbH que PPS Imaging GmbH (tous deux de Berlin) ont opté pour une Xeikon 8500 recto de 51,2 cm de large à 12 m/min pour leur WallPaper Suite. Une version plus lente, mais qui est également plus abordable que la CX500 montrée au Heimtextil. La presse est pilotée par la solution de gestion de flux Xeikon X-800. Le prix de la configuration démo (avec coupe des bords et enrouleur en ligne) est d’environ 835 000 euros.

Cruse a de nouveau proposé des démonstrations de son « DC SynchroLight 3D-TableScanner », sorte de caméra numérique verticale sur une table à déplacement YX. De plus en plus de scans 3D pour impressions giclée (qualité musée) semblent provenir d’un tel scanner. Ils donnent de belles reproductions imprimées au relief quasi réel. La société Fotorama, à Wevelgem, dit être la seule en Belgique à disposer d’un scanner grand format Cruse. Le plus grand format disponible pour la table de numérisation de Cruse est de 150 x 250 cm. Le prix varie entre 50 000 et 250 000 euros, selon le format et l’équipement supplémentaire. Vente directe chez Cruse, à Wachtberg (Allemagne). La présentation la meilleure et la plus complète dans le domaine des supports au Heimtextil est venue de chez HP. Le focus d’HP en matière de décoration ciblait totalement les applications d’intérieur pour les différents espaces à vivre de la maison : chambre à coucher, séjour, salle de bain, bureau, vestibule, bar, coin salon. Du sol aux murs en passant par les tentures et le textile d’ameublement, le tout imprimé avec des encres Latex et soutenu par un remarquable sample book.

Beaucoup d’attention pour les créatifs

Heimtextil a offert de nombreuses possibilités aux créatifs de se plonger dans le design textile. Pas mal d’idées pouvaient déjà être puisées dans les ouvrages proposés par différentes boutiques de librairie. On y voyait notamment beaucoup de livres multilingues, avec des CD de fichiers de conception libres de droits. La résolution d’image n’est pas aussi cruciale dans le domaine du textile que pour l’imprimé. Un imprimeur de moquettes expliquait que 30 dpi étaient déjà suffisants pour un tapis imprimé à poil ras produit sur demande. Une balade dans le hall 4.2 d’Heimtextil était de nature à stimuler l’imagination. Sur environ 400 stands, une foule de designers, petites entreprises, collectifs créatifs, etc. y exposaient des objets imprimés hauts en couleurs. Beaucoup de jeunes visiteurs se demandaient comment développer une production propre de textiles, papiers peints et moquettes à partir de ces concepts.

Le parc thématique « The Future is Urban » à Heimtextil montrait les vêtements et ustensiles ménagers fabriqués à base de PET recyclé du Collectif Post-Couture. La matière est transformée en une étoffe feutrée et douce au toucher. Le Collectif Post-Couture est composé de cinq stylistes talentueux issus de l’Académie d’Anvers : Sofie Nieuwborg, Emmanuel Ryngaert, Sofie Gaudaen, Kjell de Meersman et Marie-Sophie Beinke. La technique, très reconnaissable, d’assemblage après découpe au laser confère une dimension supplémentaire à la collection, d’un point de vue tant esthétique que conceptuel. Tous les articles de la collection Post-Couture Antwerp peuvent être téléchargés sous forme de fichiers électroniques, l’utilisateur n’ayant plus qu’à se rendre au « Makerspace » le plus proche (équipé d’une table de découpe comme on en utilise dans le secteur de la signalétique) pour faire réaliser leurs propres vêtements ou accessoires.

Quelques chiffres à propos du marché

Pendant que l’on se pressait dans les allées du Heimtextil, la « European Digital Textile Conference » de WTin se déroulait sous la houlette de Tansy Fall, rédactrice Industry Digitalisation pour WTiN. Mutlu Chaouch Orozco, Digital Innovation Analyst pour WTiN, a passé en revue les développements pertinents pour le textile imprimé en numérique sur le marché mondial. Quelques constatations :

L’impression numérique ne représente encore que 4,6 % du marché total de l’impression textile, selon WTiN. Ce pourcentage augmente lentement sous l’influence du « nouveau business » et du fait des hausses de productivité liées au changement des machines existantes.

75 constructeurs desservent actuellement le marché des imprimantes numériques et plusieurs grands fournisseurs sont également « en bonne voie ».

Jusqu’à la première moitié de 2017, on imprimait en numérique sur plus de 37 486 imprimantes textiles, ce qui représentait 1,57 milliard de m2. 2016 avait montré une hausse de 29 % par rapport à 2015. Prévision pour 2020 : 47 000 imprimantes textiles numériques qui imprimeront environ 2,5 milliards de m2.

Environ 60 % de toutes les impressions textiles dans le monde sont réalisées par transfert et sublimation, contre 40 % par le procédé de fixage direct. Ces chiffres se comprennent hors Amérique du Sud, où la proportion est inversée.

La production totale de textiles imprimés se répartit comme suit : 37 % en Asie (Chine et Inde), 38,5 % en Europe (y compris la Turquie et l’ensemble de la Russie), 9,6 % en Amérique du Nord, 5,0 % en Amérique du Sud, 3,5 % en Afrique, 4,4 % en Arabie et Iran et 2 % en Australasie. 50 % de tous les textiles imprimés proviennent de 5 régions du monde : Chine, Inde, Italie, Turquie et États-Unis.

Alain Vermeire, Supplément Heimtextil: Jan Vroegop