Gestionnaire ou disrupteur ?
28 juin 2018
« Lorsque l’appareil photo numérique est arrivé (qu’ils ont eux-mêmes inventé et breveté), les responsables de Kodak se sont dit que c’était une bonne nouvelle pour leur métier, qui consistait à imprimer des photos, écrit Stéphane Mallard dans son livre Disruption. Erreur fatale : Kodak n’a pas compris que c’est le comportement des utilisateurs qui avait changé : regarder ses photos sur un smartphone est devenu la norme. »
L’auteur pointe l’arrivée violente du phénomène de disruption qui n’est, pour lui, plus un cas particulier mais la norme. « La disruption est universelle. » Il insiste donc : il faut penser comme un entrepreneur et plus comme un gestionnaire. Pour cela, les managers doivent être prêts à se saborder et à pivoter. « Il faut s’imaginer déjà mort pour penser autrement son activité et se demander où sera la valeur dans le futur. » Mais pour y parvenir, il faut une vision. Pas un plan stratégique à trois ou cinq ans mais savoir où va le marché à long terme car, comme l’illustre l’exemple Kodak, le marché peut disparaître. L’entrepreneur « voit ce que personne d’autre n’a vu, continue Stéphane Mallard. Il imagine là où sera la valeur avant tout le monde et va la chercher ». Mais être précurseur a un prix : celui d’avoir raison contre et avant tout le monde…