Nouveau chapitre pour la Nexpress
28 juin 2018
Dix-huit ans après l’introduction du premier modèle de la Nexpress, Kodak voit toujours des opportunités dans l’optimisation de la plate-forme. Outre qu’elle promet des améliorations qualitatives, la nouvelle édition « Nexfinity » mise aussi sur une réduction radicale des charges d’exploitation. L’entreprise néerlandaise Fotofabriek a été la première en Europe à pouvoir la tester – et elle en a directement commandé un second exemplaire.
Nexpress connaît une histoire mouvementée. En 1997, Kodak et Heidelberg créent une coentreprise qui aboutit au lancement à la Drupa 2000 d’une presse feuille numérique polychrome à toner appelée Nexpress. La plate-forme est conçue de manière à laisser la porte ouverte à des extensions et améliorations futures. Heidelberg perd toutefois confiance dans le projet au bout de quelques années. Dès 2004, Kodak poursuit seule l’aventure Nexpress. Alors que l’entreprise subit un long et turbulent processus de transformation, la plate-forme Nexpress continue de se développer en tenant ses promesses : cinquième groupe couleur, modèles plus rapides et toners spéciaux pour un gamut plus large ou des effets particuliers (vernis, relief et dorure, notamment). À la Drupa 2016, Kodak non seulement montre la toute nouvelle Nexpress ZX, capable d’accepter des feuilles jusqu’à 1,2 mètre de large et qui dispose d’un blanc couvrant, mais annonce en même temps la nouvelle génération sous la dénomination « Max Platform ».
Pouvoir garantir la qualité
D’après ce qu’il se dit, plus de 1 000 presses Nexpress ont été installées entre-temps dans une cinquantaine de pays du monde. L’un de ces utilisateurs de la première heure est Fotofabriek, à Groningen, dans le nord des Pays-Bas. La société fait partie du groupe Chris Russell (chiffre d’affaires actuel : 8 millions d’euros), fondé par l’agence de publicité multiservices éponyme, qui a mis sa première Nexpress en service en 2004. Stephan de Vries, directeur général de Fotofabriek, explique que la qualité de la presse a été déterminante dans ce choix : « En 2004, Kodak avait des années d’avance sur la concurrence. » Pour les albums et produits photo que Fotofabriek vend sur son portail Web, la qualité d’impression est essentielle. L’entreprise a ainsi remporté pour la sixième fois d’affilée le « Fotoalbum Test », où 34 fournisseurs d’albums photo de Belgique et des Pays-Bas ont été jugés sur plus de 130 critères. Les presses Nexpress sont toutefois aussi utilisées pour des clients de Chris Russell dans le domaine du retail, ainsi que pour les commandes qui rentrent par le portail « Studentendrukwerk ». De Vries : « Dans nos périodes plus chargées, nous traitons environ 2 000 commandes sur la journée, qui sont parfois à ne produire qu’en quelques exemplaires, voire à l’unité. Nous devons donc avoir la capacité d’être très flexibles tout en garantissant malgré tout la qualité. »
Réduction de 40 % des coûts
Un premier exemplaire de la machine, connue jusqu’ici comme la « Max Platform » et qui s’appelle désormais « Nexfinity », a été installé à l’essai l’an dernier chez Fotofabriek. Vue de l’extérieur, la presse se distingue nettement des Nexpress 2500 et 3300 déjà présentes à Groningen. Le principal changement se situe toutefois sous le capot. Kodak a opté pour un système d’écriture à LED totalement renouvelé, offrant une résolution de 1 200 dpi et une profondeur de couleur de 8 bits. De quoi assurer une qualité d’impression très élevée en combinaison avec la technologie « Dynamic Imaging » de Kodak, qui assure automatiquement un tramage optimal de chaque image. Le système d’imagerie évolué apporte toutefois une autre amélioration essentielle, explique Greg Gresock (Kodak) : « Les cylindres d’écriture et les porte-blanchets représentent ensemble 46 % des coûts opérationnels. Ces éléments onéreux ne vont souvent pas au bout de leur durée de vie nominale ; ils sont remplacés préventivement afin d’éviter que la qualité d’image ne soit dégradée par de petits défauts. Le nouveau système d’écriture offre la possibilité de compenser ces imperfections en cours de production, et donc de faire durer ces pièces plus longtemps. Ce qui constituait d’ailleurs un volet important de la phase d’essai chez Fotofabriek : nous avons demandé aux opérateurs de ne changer les composants que si l’image le demandait. Avec de bons résultats à la clé : la qualité d’impression reste stable malgré une utilisation beaucoup plus longue des pièces. Les charges d’exploitation peuvent de cette manière être diminuées de bien 40 %. »
Gresock voit encore d’autres possibilités d’amélioration : « Nous pouvons encore réduire la taille des particules de toner. De quoi nous permettre d’adapter à volonté la forme de n’importe quel point de trame, en combinaison avec un logiciel spécial qui envoie les informations de chaque feuille d’impression scannée au système d’écriture. »
Séquence des couleurs sélectionnable
Sur la Nexfinity, l’utilisateur a la possibilité de changer librement l’ordre d’impression des couleurs sur les cinq groupes. Pour ainsi, par exemple, imprimer le blanc en premier, puis le doré, et ensuite les CMJ. De quoi offrir toutes sortes de possibilités créatives, que Fotofabriek ne compte malgré tout pas particulièrement utiliser, dit De Vries : « Nous avons jusqu’à aujourd’hui surtout employé le cinquième groupe de nos presses Nexpress pour le vernis transparent, afin d’ajouter une couche de protection à l’imprimé. Sur la Nexfinity, nous affectons le cinquième groupe au toner Light Black, qui nous permet d’obtenir de très bons résultats dans les tons gris et les teintes douces. » Vendre des couleurs supplémentaires ou des effets spéciaux sur un portail de commande comme Fotofabriek ne coule pas de source : « C’est techniquement difficile à expliquer à nos utilisateurs en ligne et l’exécution pratique prendrait trop de temps. »
Au bout de six mois de tests sur la Nexfinity, De Vries se dit ravi de la qualité et de la productivité de la nouvelle machine : « Les taux de disponibilité sont bons et les coûts ont diminué. » Il voit aussi de belles opportunités pour l’option d’impression de feuilles de 120 cm de long : « La demande d’albums photo lay-flat (pouvant s’ouvrir à plat) continue de croître, et la Nexfinity nous offre la possibilité d’imprimer des doubles pages intégrales. »
Ambitions internationales avec « Print API »
Fotofabriek attend beaucoup de l’avenir. Au point même que De Vries a déjà passé commande d’un second exemplaire de la presse Nexfinity. Il voit de multiples possibilités de croissance, notamment à travers l’offre de nouveaux produits et services photo : « Nous avons commencé une formule d’abonnement, pour encore plus faciliter la vie des gens. Par exemple, les participants nous envoient une fois par mois leurs cinq plus beaux clichés, que nous imprimons à chaque fois sur un produit photo différent afin de surprendre le destinataire. »
Fotofabriek souhaite déployer ses ailes en Europe, et même conquérir le monde entier. L’assise de son ambition est un développement propre d’un logiciel intelligent, qui pilote et contrôle l’ensemble de la production. (À titre d’illustration : 50 des 110 collaborateurs de l’entreprise sont occupés à l’informatique et à l’automatisation.) Le système coordonne de manière optimale les commandes entrantes et la capacité disponible. Une visite guidée des installations de Groningue le montre bien : le planning et l’état d’avancement de la production s’affichent partout sur des écrans omniprésents. Tout le monde peut ainsi anticiper immédiatement d’éventuels points noirs dans la chaîne. De Vries : « Nous mettons notre système de back-office à la disposition d’autres parties. Celles-ci peuvent faire usage de notre interface de programmation « Print API » pour connecter des sites Web et des portails à notre système. Les commandes rentrées via ces parties externes sont ainsi injectées en toute transparence dans notre flux de production. Les imprimeries du monde entier peuvent mettre la capacité de production de Fotofabriek à profit pour leurs clients européens. Mais elles peuvent aussi activer le système comme canal de vente, afin de valoriser leurs propres capacités. L’API est disponible gratuitement et se décline en différents modèles pour divers modes d’utilisation. »
Ed Boogaard
Sous l’œil du client
Fotofabriek consacre beaucoup de temps et d’énergie à mettre en place de nouvelles manières d’entrer en contact avec les clients. Stephan de Vries : « Nous leur offrons par exemple la possibilité de visionner une vidéo de la production de leur propre commande. Des caméras disposées en différents points de notre équipement filment chaque étape du processus, ce qui nous permet de montrer ce que nous faisons. » Ces vidéos publiques peuvent être partagées sur Internet, où elles ont jusqu’ici généré environ 1,2 million de vues. « Ce qui nous force aussi à maintenir en permanence notre parc de machines et notre espace de production dans un parfait état de propreté et d’entretien. Le monde entier nous regarde. »