DS Smith se prépare à l’emballage de demain

23 juin 2022

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Le groupe anglais DS Smith porte trois casquettes. Il fournit des solutions d’emballage, fabrique des papiers spéciaux et du carton ondulé et il se dit plus grand recycleur européen de papier et carton. DS Smith opère dans plus de 30 pays différents et emploie plus de 30.000 personnes. Rien qu’en France, DS Smith possède 30 sites de production, dont quatre papeteries et 4.000 employés. En Belgique, DS Smith dispose de sept implantations, dont deux usines de boîtes et de feuilles. En France, plus de trois milliards d’emballages sont produits chaque année pour des clients de la grande distribution comme Nestlé, P&G, Danone… À l’exception de l’activité flexo pré-print, où DS Smith exporte des emballages à d’autres transformateurs, DS Smith travaille uniquement en direct avec les clients finaux.

De la flexo…

Bien connu pour ses emballages en carton ondulé, DS Smith fait figure de leader en Europe. Le groupe anglais fabrique toute sorte d’emballages pour le transport, les industries, la grande consommation et l’e-commerce. Cela va des plateaux de fruits et légumes aux coffrets et étuis, en passant par les caisses de transport. Des quantités astronomiques d’emballages et présentoirs en carton ondulé sont donc produites pour conditionner des produits alimentaires, cosmétiques ou encore des boissons. Ce qui nécessite des procédés adaptés à de tels volumes. «Nous utilisons tous les procédés d’impression pour les emballages. En fonction de l’emballage à réaliser, le volume et la qualité d’impression requise, nous allons imprimer soit en offset, soit en flexographie ou en numérique», dit Christophe Furet, communication manager de DS Smith Packaging France. La flexographie occupe une place importante chez DS Smith, qui possède des équipements de pointe pour les procédés flexo pré-print et post-print. «Nous sommes le premier imprimeur pré-print et le premier producteur de papier pré-print au monde. En France, DS Smith possède huit machines flexo pré-print.» Cette technologie permet de produire une variété d’emballages pour le transport, les produits de grande consommation en grande série ou encore des présentoirs. «En préimpression, l’évolution technologique est telle qu’on peut aujourd’hui obtenir une qualité d’impression proche de celle de l’offset. On a une trame très fine de 120 lpi et il est possible d’appliquer du vernis.» En flexo pré-print, la couverture du carton est imprimée avant le passage dans l’onduleuse, la machine qui va coller la couverture sur le papier cannelure. On parle alors de préimpression sur carton ondulé. En post-print flexo, l’impression se fait directement sur la plaque de carton ondulé. C’est un procédé qui convient pour imprimer des motifs simples sans exigences strictes en termes de qualité.

À l’offset…

Avec de grands noms de la parfumerie et de la cosmétique parmi les clients, DS Smith est aussi amené à fabriquer des emballages haut de gamme. Cela peut aller de la boîte de parfum avec calage au présentoir de luxe que l’on pose sur un comptoir ou à même le sol. Ce qui demande aussi un niveau de qualité d’impression supérieure et des qualités de papier premium. «Dans ce cas, nous imprimons en offset jusqu’à 12 couleurs avec du vernis UV sélectif, mat, brillant ou texturé. Nous faisons aussi du gaufrage, de l’embossage, de la dorure à froid ou du marquage à chaud», expose Christophe Furet. DS Smith est équipé de presses offset grand format. La dorure à froid est une technologie récente chez le cartonnier. En 2021, DS Smith a en effet équipé son usine française de Rochechouart (Nouvelle-Aquitaine) d’un module de dorure à froid Vinfoil sur une de ses presses grand format offset. «C’est un procédé en ligne qui permet de gagner du temps puisque le marquage se fait en même temps que l’impression. De plus, c’est aussi un procédé plus écologique que la dorure à chaud, car les films de dorure à froid sont recyclables», pointe Christophe Furet. Lors de l’investissement, le directeur de DS Smith Packaging Consumer à Rouchechouart expliquait: «Ce nouveau procédé répond aux attentes de nos clients en matière de durabilité pour les emballages de luxe. En outre, sa valeur ajoutée en termes de rendu est parfaitement adaptée aux produits qui souhaitent monter en gamme ou à des marchés tels que l’épicerie fine, la parapharmacie ou encore celui des bougies parfumées.»

En passant par le numérique

Malgré des presses flexo et offset bien remplies, la tendance aux séries de plus en plus courtes concerne aussi DS Smith. «Le fait est que les promos changent régulièrement et sont de courte durée. Il y a de plus en plus de changements de design et de graphisme, ce qui amène des séries plus courtes. De plus, les clients prennent aujourd’hui moins de risque à produire de longues séries. Quand un nouveau produit sort, les clients ont tendance à d’abord le tester sur le marché et ils préfèrent faire du réassortiment plutôt que de trop produire. On produit donc à flux tendu», explique Christophe Furet. Ce qui ouvre la voie aux technologies d’impression numérique. DS Smith a ainsi déjà investi dans diverses technologies numériques, notamment des systèmes d’impression jet d’encre grand format pour produire des présentoirs en petites séries (< 1000 ex.). «L’activité présentoirs/PLV marche plutôt bien aujourd’hui dans un contexte de pouvoir d’achat réduit où les enseignes mettent l’accent sur les offres promotionnelles», dit Christophe Furet. En Espagne et au Portugal, DS Smith possède également plusieurs sites de production d’emballages en carton ondulé équipés de presses numériques. Le dernier investissement en date concerne la Nozomi C18000 Plus d’EFI, une imprimante jet d’encre UV LED six couleurs de qualité photo pour carton ondulé. Installée en 2021 à Lisbonne, il s’agit de la quatrième presse numérique que le groupe installe dans la péninsule ibérique. DS Smith a opté pour une configuration CMJN, plus orange et violet sur la presse jet d’encre feuille Nozomi de 1,8 m de laize (75 mètres linéaires par minute). Pour Jorge Requejo, directeur général de DS Smith Iberia, c’est une machine qui «aidera nos clients à promouvoir leur marque en personnalisant leur emballage et leur message, en s’adaptant à la demande saisonnière, en gagnant en réactivité et en impact avec des promotions ponctuelles.» Selon Jorge Requejo, la machine est aussi un atout pour l’e-commerce grâce à une meilleure traçabilité des produits, car il est possible d’imprimer des codes individuels sur chaque colis, comme des codes QR.

Pour les moyens et longs tirages en numérique, DS Smith a également doté son site allemand de Fulda d’une machine de pré-impression numérique HP PageWide T1100S. Installée en 2018, elle a depuis été mise à niveau vers la HP T1190S et utilise six couleurs. Il s’agit d’une presse jet d’encre rotative qui permet d’imprimer sur des couvertures pour carton ondulé avec une qualité proche de l’offset. Il s’agit ici de transposer les avantages de l’impression numérique (flexibilité, personnalisation) aux volumes élevés. «La pré-impression numérique permet à nos clients de proposer des solutions personnalisées même pour des productions à moyenne et grande échelle destinées au marché de masse», a déclaré Philip Bautil, directeur général de DS Smith Central Europe. «Nous sommes en mesure de faire de chaque emballage et de chaque présentoir un spécimen unique. Les emballages et les présentoirs peuvent être personnalisés pour des groupes cibles, des occasions, des régions ou des événements spéciaux. Ce n’est pas seulement intéressant pour les emballages destinés au retail, mais aussi pour ceux qui seront utilisés dans l’e-commerce.» L’usine de Fulda fournit également d’autres sites européens DS Smith en pré-impression numérique.

E-commerce et durabilité

Deux tendances jouent actuellement en faveur du carton dans le secteur de l’emballage: l’e-commerce et le remplacement du plastique. Deux domaines dans lesquels DS Smith s’efforce d’innover pour apporter des solutions d’emballages à la fois durables et adaptées au commerce en ligne. Selon DS Smith, plus de la moitié des ventes au détail dans le monde sont réalisées sur internet et aucun signe de ralentissement n’est en vue. DS Smith fait part d’une croissance régulière du commerce en ligne et des biens de consommation qui s’est accentuée depuis la pandémie de Covid-19. «Toutes les prévisions et nos propres études de marché indiquent que l’e-commerce continuera de croître à l’avenir», dit Uwe Väth, directeur manager de DS Smith Packaging pour l’Allemagne et la Suisse. Pour y faire face, le cartonnier a entrepris l’an dernier d’importants travaux de construction sur le site allemand d’Arnstadt. Ce qui permettra au fabricant d’agrandir son offre de carton ondulé sur les marchés du commerce en ligne et des biens de consommation. DS Smith met au point des technologies barrière afin d’optimiser l’emballage pour le commerce en ligne. «Il est essentiel de protéger les marchandises de commerce électronique en transit de leur mise en boîte dans la chaîne d’approvisionnement jusqu’au point de livraison aux clients. Or tous les trajets ne sont pas identiques. Il est donc essentiel d’appliquer la bonne barrière à chaque boîte», explique le fabricant DS Smith. «L’e-commerce est en plein essor et demande des solutions d’emballage spécifiques, notamment avec des bandes adhésives pour retourner un produit. L’impression intérieure des emballages est aussi en forte croissance et participe à l’expérience client lors du déballage. C’est l’effet wow de l’unboxing», ajoute Christophe Furet.

La substitution du plastique par du papier-carton est une autre tendance visible chez DS Smith. Depuis deux ans, le cartonnier mène un projet de remplacement des éléments en plastique par des solutions recyclées et recyclables, dont le carton. «DS Smith travaille beaucoup sur ce projet, en particulier sur les emballages alimentaires.» D’ici 2025, DS Smith ambitionne ainsi de remplacer plus d’un milliard de pièces en plastique à usage unique. En 2021, le cartonnier en a remplacé 170 millions par des solutions papier pour les supermarchés et les commerçants en ligne du monde entier. DS Smith souhaite rendre tous ses emballages 100% recyclables afin de pouvoir tous les recycler ou les réutiliser d’ici 2030. Pour DS Smith, trois tendances macroéconomiques vont façonner l’avenir de l’emballage au cours des cinq à dix prochaines années: le changement climatique, l’hyperconnectivité et la montée de la génération Z. Une tendance qui semble encore lointaine, mais à tenir à l’œil: le métavers. DS Smith se penche déjà sur ce monde virtuel hautement immersif, alimenté par les données, «où tout le monde se réunira bientôt pour socialiser, jouer, travailler et magasiner.»

Aurelia Ricciardi

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