IPM Press Print, bon élève de la Région de Bruxelles-Capitale

29 juin 2017

Implantée à Anderlecht, IPM Press Print fait partie du groupe multimédia IPM, principalement connu pour ses quotidiens La Libre Belgique et la Dernière Heure les sports. L’imprimerie rotative affiche encore un beau chiffre d’affaires de plus de 12 millions d’euros, emploie près de 80 personnes et a consacré 830 heures de formation en 2015.

  • Eric Bouko, directeur de l’imprimerie rotative IPM Press Print située à Anderlecht.

  • Les produits phares de l’imprimerie rotative du groupe IPM, des journaux de la presse quotidienne francophone et des magazines.

Anciennement connu sous le nom Sodimco, IPM Press Print, qui édite des quotidiens francophones belges bien connus, est le lauréat des Get Smart Formation Awards de la Région de Bruxelles-Capitale. Pour cause, le bilan social de l’imprimerie rotative affiche au compteur 830 heures de formation. Ce qui fait d’IPM Press Print le maillon fort bruxellois en matière de formation dans le secteur de l’impression. Mais sans détour, Eric Bouko, Directeur d’IPM Press Print ne cache pas son étonnement lorsqu’il apprend que l’imprimerie rotative est récompensée d’un Get Smart Formation Award. « Je pense que nous sommes bons parce que nous avons bien communiqué en la matière. C’est étonnant, car les syndicats estiment que nous ne faisons pas encore assez en formation. On pourrait faire plus, mais les ouvriers n’en sont pas friands, même s’ils sont rémunérés. Au contraire, les représentants sont les plus demandeurs. Pour les responsables et les postes administratifs, il existe d’ailleurs beaucoup d’offres de formation, notamment en communication. Ce qui manque pour les ouvriers. » Il n’empêche qu’IPM Press Print a au moins le mérite de remplir ses obligations légales. Depuis le 1er janvier 2015, les conventions collectives de travail imposent en effet aux employeurs d’assurer au moins un jour de formation professionnelle par travailleur par an. Pour Eric Bouko, l’essentiel des formations dispensées au sein d’IPM Press Print reste assez basique et sont en partie reliées aux obligations légales comme le secourisme et la prévention incendie. Viennent ensuite les formations de cariste pour la logistique. « Dans notre secteur d’activités, très peu de formations sont dispensées pour les rotativistes et les expéditeurs. Nous ne sommes pas très nombreux à être équipés comme nous les sommes », dit Eric Bouko.

Les conducteurs de machines, que ce soit en presse, postpresse (coupe et encartage) ou à l’expédition, constituent pourtant les principales compétences dont l’imprimerie a besoin pour fonctionner. Le temps où les opérateurs pouvaient être formés chez le fournisseur fait partie du passé. À présent, les formations techniques sont assurées en interne via des collègues et chefs d’équipe. Le dernier investissement majeur d’IPM Press Print remonte à 2008 dans deux presses rotatives heatset Goss Universal 75 de seconde main du fabricant Goss International. Fabricant qui, en 2013, a fermé les deux seules usines qui restaient en Europe, celles de Nantes et Montataire en France, ainsi que les activités commerciales et le service après-vente en 2015. Eric Bouko, Directeur d’IPM Press Print, se rappelle du temps des investissements dans les rotatives : « A l’époque, nous ne produisions que des journaux de nuit. Quelques magazines et suppléments étaient sous-traités et nous ne produisions pas de toutes-boîtes. Ce qui faisait donc très peu d’activités en journée. Racheter les deux rotatives nous a permis de constituer une équipe de jour et de rapatrier la production des magazines en interne. » Ce fut la dernière fois qu’une formation technique a pu être dispensée chez un fabricant.

Aujourd’hui, quand IPM Press Print ne produit pas les journaux de son groupe, l’imprimerie rotative produit trois magazines par semaine pour un client français. « Ce qui nous permet de garder une équipe le matin, l’après-midi et la nuit », dit Eric Bouko. Conséquence directe du déclin de la presse papier, le nombre de travailleurs diminue chaque année. « L’année dernière, dix personnes ont été prépensionnées. La réduction d’emplois se fait au travers des départs en prépension, nous n’avons encore licencié personne », se réjouit Eric Bouko. L’automatisation des processus joue aussi un rôle en ce sens. « L’outil devenant de plus en plus automatisé, nous travaillons avec de moins en moins de personnel machine. L’année dernière nous avons d’ailleurs investi dans un équipement qui permet de régler la partie qualité de la rotative au niveau de l’encrage, du mouillage et du repérage. Par conséquent, un poste a disparu aux rotatives. »

Eric Bouko porte un dernier regard sur l’imprimerie bruxelloise du groupe IPM en matièrede développement dupersonnel : «Nous avons toujours favorisé l’évolution des gens en interne et à tous les niveaux. En production, beaucoup d’opérateurs sont devenus conducteurs offset alors qu’ils avaient été engagées en tant que débobineur. Nous les avons formés au fur et à mesure de leur carrière. Finalement, ceux qui évoluent sont ceux qui sont les plus curieux.»

Aurelia Ricciardi